Historique

1842 : fondation de l'établissement scolaire des Filles de la Croix.

1992 : fusion des P.O. Marie-José et Sainte-Véronique

1997 : fusion des 2 écoles secondaires

1998 : lancement de l'immersion en anglais dans le secondaire et de la section "sport élite - études"

1999 : les P.O. du secondaire et du fondamental constituent un nouveau P.O. : ASBL "LES ECOLES ET INSTITUT SAINTE-VERONIQUE MARIE-JOSE" qui a son siège social 15, rue Rennequin Sualem - 4000 LIEGE.

 

C'est en l'année 1842 que fut fondé l'établissement scolaire des Filles de la Croix dans la paroisse Sainte-Véronique. A cette époque, le riche et élégant quartier Léopold que nous connaissons aujourd'hui, n'existait pas, la paroisse Sainte-Véronique avait en partie l'aspect d'une bonne paroisse rurale, et l'on y voyait une pauvre vieille église, où Saint-Bernard, dit-on, avait prêché, lorsqu'il était venu au Concile de Liège avec le pape Innocent II. Cette paroisse n'avait pas même d'école pour les enfants du peuple, quand Monsieur Lejeune, de pieuse mémoire, en devint le pasteur. C'est lui qui fit bâtir l'église actuelle. Quelques années auparavant, voulant procurer à l'enfance le bienfait d'une éducation chrétienne, il appela à Sainte-Véronique Les Filles de la Croix. Mais, malgré la générosité de son coeur, le digne Curé n'avait d'autre résidence à leur offrir qu'une petite maison située près de l'église, et ne possédant pour toute richesse que ses quatre murs. Or, elle n'était pas seulement étroite et pauvre, elle était sale et délabrée. Il fallut la mettre en état de recevoir les Soeurs et les enfants. La vénérée Fondatrice de la Congrégation des Filles de la Croix, Mère Thérèse s'en chargea. Chaque jour jusqu'à ce que la besogne fût achevée, elle s'y rendait pour nettoyer et préparer avec les Soeurs la pauvre petite habitation. C'était elle qui apprêtait les repas de ses filles, et l'heure venue, elle les voyait avec plus de gaieté que jamais réunies auprès d'elle pour prendre la nourriture qu'elle leur avait préparée de ses mains. Il est vrai que l'aimable Providence se mit souvent de la partie, surtout au commencement, et quand les Soeurs manquaient de tout. On eût dit qu'elle avait pris à tâche de les visiter chaque jour, et de venir ainsi en aide à la bonne Mère Thérèse. D'un autre côté leur pauvreté donnait lieu à maintes petites aventures qui faisaient le sujet de leurs récréations; citons un exemple :

Comme il avait fallu transformer en classes les meilleures salles, une seule pièce aux proportions très restreintes restait aux Soeurs. Elle leur servait donc alternativement d'oratoire, de réfectoire, de dortoir et de salle commune.Or, pour que la Règle n'eût pas à souffrir de l'exiguïté du couvent, voici l'expédient imaginé en vue d'en sauvegarder l'observance intégrale : en divisant en trois parties dans le sens de la longueur, les neuf planches de cette unique chambre, telles de ces planches étaient affectées à l'oratoire, telles au refectoire, et telles autres représentaient les cellules. Arrangement ingénieux au moyen duquel on concilia tous les intérêts.

Le mobilier correspondait au reste, la batterie de cuisine eût fait envie à Saint-François d'Assise, le moulin à café surtout, est resté célèbre : c'était un engin dont l'origine se perdait dans la nuit des temps et qui, si l'on en croit la chronique, sciait exactement les fèves en quatre.

Quelle qu'en fût la pauvreté, Dieu daigna bénir cet humble asile; les enfants y affluèrent, les coeurs y respiraient à l'aise, et ces beaux jours ne s'effacèrent jamais de la mémoire des quatre Soeurs appelées à commencer l'Ecole. Dix ans après, en 1852, on éleva, rue Louvrex, un bâtiment qui, sans être spacieux, suffit aux fonctions que les Soeurs avaient à remplir dans ce quartier. Des classes payantes y furent ouvertes en 1853, et sont actuellement fréquentées par 150 à 200 élèves; les classes gratuites en comptent 350. Celles-ci ont été subsidiées par le gouvernement à partir de 1895.

En 1865, avec le bienveillant concours de quelques dames de la paroisse, les Soeurs établirent dans leurs salles scolaires l'oeuvre du Patronage, et en 1875, une Congrégation de demoiselles fut érigée sous le vocable de Notre Dame des Douleurs. Après la mort du regretté Monsieur Lejeune, qui avait appelé les Filles de la Croix à Sainte-Véronique et qui avait administré la paroisse pendant plus de trente ans, se faisant aimer de tous par sa bonté et son dévouement, la Providence donna aux Soeurs dans la personne de Monsieur Grenade, un père non moins dévoué, et à la paroisse entière un pasteur non moins rempli de zèle. Grâce à sa protection ainsi qu'au concours de quelques dames charitables de la paroisse qui organisaient des collectes, l'établissement prospéra et s'agrandit considérablement. Voici dans quelles circonstances :

Depuis longues années, les Soeurs donnaient l'enseignement aux enfants pauvres dans un local contigu à l'église et appartenant à la fabrique. Après la promulgation de la loi de malheur sur l'enseignement, les religieuses reçurent la sommation d'abandonner au plus tôt ce local. Elles ne se rendirent pas immédiatement et continuèrent à y donner classe, en faisant entrer les enfants par voie détournée. L'innocent subterfuge fut découvert, et les maîtresses furent contraintes de déménager; mais par ce moyen on avait gagné du temps, et avant que l'on fût obligé de renvoyer les élèves, un beau bâtiment scolaire s'élevait dans le jardin du couvent.

Cependant les enfants affluaient en si grand nombre à l'école des Soeurs qu'il fallait absolument continuer la classe gardienne dans l'ancien local. Pour légitimer cette mesure urgente, Monsieur le curé demanda à la fabrique de lui louer la salle en question, ce qui fut gracieusement accordé. Le bon Monsieur Grenade croyait en avoir acquis ainsi la libre disposition, mais vain espoir ! Bientôt on lui interdit l'emploi de cette salle pour tenir école, et les Soeurs se virent sur le point de devoir congédier les 150 petites enfants qui peuplaient la classe gardienne. Heureusement, cette fois encore, une maison s'éleva et fut achevée à temps pour y recevoir les élèves sans avoir eu la douleur de les renvoyer. Cette seconde construction était même, plus vaste que la première.

Monseigneur Doutreloux vint bénir solennellement la nouvelle école. Le jour qui fut témoin de cette intéressante cérémonie fut un jour de bénédiction pour la paroisse entière en lui procurant la visite du premier Pasteur du diocèse, un jour de consolation aussi pour ce vénéré Pontife, ainsi que pour le révérend Monsieur Grenade. Ces grands Bienfaiteurs et amis de l'enfance jouissent maintenant au Ciel de la belle récompense que leur a méritée une vie toute de zèle et de fidélité au service de Dieu et du prochain. Ils continuent, nous n'en doutons pas, à jeter un regard favorable sur les oeuvres qu'ils ont protégés avec tant de sollicitude, et si l'école Sainte-Véronique est en voie de prospérité, si en 1900 et 1902, on a dû agrandir encore les locaux scolaires, n'est-ce pas à leur intercession toute puissante que nous le devons ? Hommage reconnaissant aussi au digne successeur de Monsieur Grenade, Monsieur le Curé Guélen, et à Messieurs les Vicaires de Sainte-Véronique, qui en toutes rencontres, nous donnent tant de témoignages de leur bienveillante protection et de leur dévouement désintéressé.

Que leurs noms joints aux noms bénis des chers Fondateurs de l'Ecole Sainte-Véronique, y restent à jamais en vénération !
Liège, le 5 février 1906

Collège sainte-Véronique

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